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Conférences Pouilloux 2021-2022

Cycle de conférences Pouilloux 2021-2022

Les conférences débuteront à 18h, le mercredi. Elles se dérouleront principalement à la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e.
MAIS ATTENTION, pour certaines dates, il y a un changement de lieu.
Programme 2021-2022 (.pdf)

● 13 octobre 2021 - amphithéâtre Descartes- ENS de Lyon - 15 parvis René Descartes - Lyon 7e
Eleuthéria ! Retour à la liberté
Genèse et parcours d'une exposition au Musée des Moulages (MuMo)

Par Hélène Wurmser, maître de conférences en archéologie et histoire de l'art grec, responsable de l'antenne IRAA-Lyon



A l'occasion du bicentenaire de la Révolution grecque de 1821, le Musée des Moulages propose une exposition dont le sous-titre précise le fil conducteur : découvrir et transmettre l'Antiquité grecque depuis le XIXème siècle, grâce à la diversité des collections de moulages, d'oeuvres originales et de photographies du musée.
La conférence présentera à la fois l'histoire de ce musée lyonnais particulier et les choix qui ont présidé à la création du parcours de l'exposition.

● 17 novembre 2021 - Espace Marc Bloch - MSH LSE - 14 avenue Berthelot - Lyon 7e - ATTENTION : 18h30
Les mégalithes. Du mythe à la réalité
Frédérik Letterlé, conservateur du Patrimoine, laboratoire ArAr
- inscription obligatoire
- bibliographie sélective (.pdf)

Carte postale ancienne "Le grand dolmen à Bagneux", collection privée.

Dolmens et menhirs sont objet de curiosité et ont alimenté de nombreuses légendes depuis des siècles. C’est d’ailleurs aux celtomanes du XIXe siècle que nous devons ces termes qui les désignent toujours. Carnac ou Stonehenge sont des noms de lieux que chacun connait et qui demeurent emblématiques de ces mégalithes, même s’ils ne sont représentatifs, ni des types de monuments les plus fréquents, ni des régions où ils sont les plus nombreux.
Leur datation, leur origine, comme leurs fonctions ont suscité de nombreuses interprétations, voire polémiques entre chercheurs, dont certaines ne sont pas totalement éteintes. Plus ancienne architecture de pierre du monde, inégalement répartie en Europe, on recense en France près de 5000 « dolmens », dont la construction s’est étalée sur deux millénaires. Au cours de cette longue période, leur aspect, comme leur signification sociale ont été significativement modifiés.
Nous ferons le point des connaissances actuelles sur leur chronologie, leur évolution dans le temps et dans l’espace, ainsi que leur place dans les sociétés du Néolithique.

Conférence suivie de la remise du prix Marie-Jo Chavane 2021 (AAMO)

● 1er décembre 2021 - amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
Des ressources et des dieux : remarques préliminaires sur les cultes et la géographie de Salamine de Chypre
Pauline Maillard, post-doctorante à l’université Lumière Lyon 2, laboratoire HiSoMA
- bibliographie sélective (.pdf)

Photo du lac Paralimni (Chypre) © Filippos Georgiades

À en juger par son rayonnement politique et culturel, le royaume chypriote de Salamine fut sans doute l’un des plus riches et des plus influents du bassin oriental de la Méditerranée. Pourtant, la localisation, la caractérisation et la datation des sanctuaires situés dans son espace périurbain, et plus largement sur le vaste territoire du royaume demeurent floues, voire inexactes. Pour la plupart d’entre eux, on ne connaît pas davantage le caractère de la divinité qui y était installée. Alors que de nombreuses fouilles ont été effectuées dans la ville de Salamine et dans les campagnes alentour, la situation politique actuelle contribue à la fragilisation des données. L’interdiction d’accès aux terrains nord-chypriotes est souvent considérée comme une impasse, la communauté scientifique ayant parfois renoncé à poursuivre les recherches, faute de sources considérées fiables et exploitables.
Au travers de l’exemple salaminien, cette présentation questionnera l’apport de la documentation issue de fouilles anciennes en interrogeant notre rapport aux archives et à la mémoire du patrimoine archéologique.

● 15 décembre 2021 - amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
Les mystères de Lugdunum : littérature et archéologie
Jean-Claude Decourt, directeur de recherche émérite au CNRS, laboratoire HiSoMA et Gérard Lucas, maître de conférences honoraire à l’université Lumière Lyon 2, laboratoire HiSoMA
- bibliographie sélective (.pdf)

Légende de la fresque : J. J. Weerts, « Un concours d’éloquence sous Caligula », toile marouflée, grand amphithéâtre de l’université Lumière Lyon 2, vers 1905-1911 (© Université Lyon 2)

Les textes grecs et latins relatifs à l’histoire de Lyon dans l’Antiquité sont nombreux —   même si la moisson, pour Marseille ou pour Vienne est nettement plus abondante. Les découvertes et les recherches archéologiques sur le site de la ville, parfois anciennes car certains bâtiments ne disparurent jamais complètement, ont par ailleurs alimenté dès la Renaissance toute une littérature savante : les érudits humanistes, les savants du 19e siècle, les chercheurs contemporains ont tenté, pour écrire l’histoire de la ville, une histoire qu’ils voulurent longtemps particulièrement glorieuse, de tirer le meilleur parti de cette double source d’informations, de les harmoniser ou de les confronter, ce qui entraîna parfois de vigoureuses polémiques sur la primauté du texte sur la pierre.

Lors de cette conférence, nous reviendrons sur quelques épisodes de l’histoire lyonnaise pour lesquels cette confrontation de la littérature et des vestiges semble peut-être encore poser plus de questions qu’elle ne permet d’en résoudre. Elle a conduit, par le passé, certains érudits à des interprétations hasardeuses voire farfelues, n’a pu empêcher la politique, l’idéologie ou les préjugés de l’époque de tordre en quelque sorte la lecture qu’on faisait de ces textes et de ces vestiges.

● 19 janvier 2022 - amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
« La Thessalie, vous connaissez ? » Soixante années avec les Thessaliens d’hier et d’aujourd’hui
Bruno Helly, directeur de recherche émérite au CNRS, laboratoire HiSoMA
- bibliographie sélective (.pdf)
- conférence enregistrée sur la chaîne YouTube de la MOM

Mardi 1er octobre 2013, la flamme olympique en route pour les Jeux olympiques d’hiver 2014 à Sotchi (Russie) dans le théâtre antique de Larisa (© Archives thessaliennes de Lyon)

La première mission effectuée par Bruno Helly en Thessalie au mois d’août 1962, pour engager l’étude des ruines de la cité de Gonnoi et de ses inscriptions, a été le point de départ de soixante années de recherches épigraphiques et historiques sur la Thessalie antique. Elle a aussi ouvert autant d’occasions de travailler et de nouer des relations d’amitié avec plusieurs générations d’archéologues grecs et avec de nombreuses personnalités de la région. Et ainsi donner à vivre sur place quelques moments particuliers, tels que le jour du coup d’état des Colonels le 21 avril 1967, la crise chypriote d’août 1974, la période de grand développement économique et urbain des années 1996-2007 et le choc des années 2007-2012.

● 9 février 2022 - amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
Gestion funéraire des morts épidémiques dans l'Antiquité : l'exemple de 3 catacombes romaines
Dominique Castex, directrice de recherche au CNRS, archéo-anthropologue au laboratoire Anthropologie des Populations Passées et Présentes (A3P), Bordeaux.
- lien d'inscription
- bibliographie sélective (.pdf)
- conférence enregistrée sur la chaîne YouTube de la MOM

Arcosolium d’Orphée. Catacombes des Saints Marcellin et Pierre. © PCAS

Les fouilles réalisées dans le secteur central des catacombes romaines des Saints Marcellin et Pierre ont permis d’identifier de vastes ensembles funéraires reflétant une surmortalité. La mise en œuvre d’une stratégie d’étude interdisciplinaire a permis de discuter la dynamique des dépôts, les gestes funéraires pratiqués, la nature des inhumés et de proposer l’hypothèse d’une origine épidémique des décès. Les mêmes séquences stratigraphiques constituées de squelettes humains découvertes ensuite dans les catacombes de San Callisto et Coemeterium Maïus tendent à prouver que l’utilisation de chambres sépulcrales souterraines pourrait constituer une modalité de gestion des morts de masse relativement fréquente à Rome, durant la période impériale.

● 16 mars 2022 - amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
Des producteurs aux consommateurs : amphores, vins et routes dans le Centre-Ouest de la Gaule
Séverine Lemaître, maître de conférences HDR en Histoire de l'art et Archéologie antique, laboratoire HeRMA, université de Poitiers, membre associée au laboratoire ArAr.
- bibliographie sélective (.pdf)
- conférence enregistrée sur la chaîne YouTube de la MOM

Amphores italiques du site aristocratique de Saint-Georges-lès-Baillargeaux (Vienne). © S. Lemaître 

Dès avant la conquête romaine, le Centre-Ouest était sillonné par des marchands venus vendre du vin aux aristocrates gaulois. Les importations de vins n’ont pas cessé avec la Conquête, elles se sont diversifiées, désormais marquées par une plus grande variété dans l’origine des vins, dont certains sont peut-être locaux. Les vestiges privilégiés de ces circulations et de ces consommations sont les amphores, découvertes dans les sites archéologiques de la région, entre le IIe siècle avant J.-C. et le Ier siècle ap. J.-C.

Cette conférence a pour objet la présentation des premiers résultats acquis dans le cadre du programme de recherche pluridisciplinaire ITIVIN s’intéressant à l’économie du vin à l’échelle de la cité des Pictons dans l’Antiquité.
L’étude typologique des amphores des sites pictons a montré qu’il s’agissait majoritairement d’amphores italiques, mais aussi de conteneurs originaires d’Espagne et dans une moindre mesure de Méditerranée orientale. Pour la période tardo-républicaine, les amphores sont quasi exclusivement produites sur la côte tyrrhénienne de l’Italie. Il reste pourtant à en déterminer avec précision l’origine au sein de grandes régions de production déjà définies : Étrurie, Latium Campanie…, leur qualité et les routes par lesquelles elles sont parvenues dans la partie orientale du territoire picton. Il s’agit de tester, à l’échelle du territoire picton l’hypothèse d’une commercialisation privilégiée vers certains secteurs de Gaule des productions italiques, selon leur origine (Étrurie, Latium, Campanie). Des éléments de réponse sont apportés par la détermination précise de l’origine des amphores au sein de la sphère de production italique. Celle-ci passe par le développement d’une approche archéométrique, des analyses pétrographiques et physico-chimiques des pâtes argileuses des amphores menées avec les partenaires du programme (laboratoire IRAMAT-CRP2A de Bordeaux, le Département de géologie de l’université de Fribourg, et le laboratoire ARAR de Lyon). À l’époque impériale, le tableau des importations d’amphores apparaît plus varié, selon la chronologie, le statut des sites (établissement rural plus ou moins riche, agglomération, sanctuaire), la proximité de voies ou d'agglomérations servant de places de commerce et redistribution des marchandises.

● 13 avril 2022 - Espace Marc Bloch - MILC- 35 rue Raulin - Lyon 7e
Deir el-Qalaa, haut-lieu de la Phénicie romaine et byzantine
Julien Aliquot, chargé de recherche au CNRS, laboratoire HiSoMA, Gérard Charpentier, architecte-archéologue au CNRS, fédération de recherche MOM et Thibaud Fournet, architecte-archéologue au CNRS, laboratoire Archéologies et Sciences de l’Antiquité (ArScAn)
- inscription obligatoire
- bibliographie sélective (.pdf)
- conférence enregistrée sur la chaîne YouTube de la MOM

L’église moderne du couvent Saint-Jean-Baptiste de Deir el-Qalaa, bâtie sur les ruines du temple de Jupiter Balmarcod. © Julien Aliquot CNRS Hisoma 2012

Sur les hauteurs de Beyrouth, le site de Deir el-Qalaa est dominé par les ruines d’un imposant temple romain consacré au dieu Jupiter Balmarcod. Il comprend également une esplanade cultuelle, avec d’autres installations cultuelles, ainsi qu’une bourgade rurale, avec sa voirie, ses bains, son église et ses installations artisanales. Depuis 2019, une mission conjointe du laboratoire Hisoma, de l’Institut français du Proche-Orient, de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée et de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth mène des recherches sur l’ensemble des vestiges conservés sur place, en collaboration étroite avec la Direction Générale des Antiquités du Liban. Les travaux de terrain permettent de porter un nouveau regard sur ce haut-lieu de la Phénicie romaine et byzantine.

● 18 mai 2022 - Amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
Mourir aux confins du delta du Nil : Kôm Abou Billou de l’Ancien Empire à l’époque romaine
Par Sylvain Dhennin, chargé de recherche au CNRS, laboratoire Hisoma, directeur de la mission archéologique de Térénouthis-Kôm Abou Billou (Égypte)
- inscription recommandée
- bibliographie sélective
- conférence enregistrée sur la chaîne YouTube de la MOM

Tombe d’Hermeinos (époque romaine) © S. Dhennin, mission Kôm Abou Billou

Le site de Térénouthis-Kôm Abou Billou se trouve à 60 km au nord-ouest du Caire, en bordure du delta du Nil. Occupé depuis l’Ancien Empire (vers 2500 av. J.-Ch.) et jusqu’au Xe siècle de notre ère, sa fortune a été assurée par sa situation, au débouché de pistes désertiques. La mission française (IFAO-Hisoma, soutenue par Arpamed) développe depuis 2014 un programme de fouille et de sauvegarde du site, largement menacé par l’extension des cultures environnantes. Nos travaux ont porté sur l’urbanisme de la ville, la zone du sanctuaire et l’espace de la nécropole, le plus en danger de destruction. Les fouilles permettent de documenter l’une des grandes nécropoles de Basse Égypte, jusqu’ici connue principalement par le large corpus de stèles funéraires de Térénouthis. L’exceptionnel état de conservation des vestiges permet, peu à peu, de restituer les rites et pratiques funéraires d’une bourgade provinciale sur la longue durée.

● 8 juin 2022 - amphithéâtre de la MILC - 35 rue Raulin - Lyon 7e
Archéozoologie en Orient
Emmanuelle Vila, chargée de recherche au CNRS, laboratoire Archéorient et Jwana Chahoud, professeure d'archéologie orientale, Université Lyon 2 et chercheure en archéologie, laboratoire Archéorient.

Tombes du Bronze Moyen, Sidon Liban (Sidon Excavations)

Cette conférence à deux voix présente les apports des études archéozoologiques à la connaissance de l’interaction homme-animal au Proche Orient ancien. À partir de quelques études de cas en Syrie et au Liban, notre réflexion est centrée sur la question de l’intégration des animaux dans les pratiques socio-culturelles liées aux rituels funéraires et religieux, dans un contexte de transformation des sociétés aux débuts de l’urbanisation et des premières cités-états de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer (3e-e1er millénaires av. J.-C.)

Conférence suivie de la remise du prix Marie-Jo Chavane 2022 (AAMO)