
Organisation spatiale du site achéménide et hellénistique de Beniamin (province du Chirak, Arménie).
Opérations d'archéologie extensive.
Un projet en collaboratif avec pour partenaires Archéorient, le service des techniques archéologiques de la MOM et Aurélia Luneau, Société "Patrimoine & Pixel".
Au cours des dernières décennies, un ensemble de sites fondés à l’époque achéménide (6e – 4e av. J.-C.) a été mis au jour dans l’espace du Petit Caucase. Ils abritaient de grands édifices intégrant des éléments d’architecture aulique inspirés du grand complexe royal de Persépolis situé au sud de l’Iran. Ce phénomène d’emprunt d’éléments perses dans l’architecture monumentale constitue une spécificité de cette région pourtant géographiquement périphérique de l’empire. Ces bâtiments étaient certainement au centre de plus vastes domaines assurant des fonctions aussi bien économiques qu’administratives de contrôle de leur territoire alentours. Beniamin, situé en Arménie, constitue un site-clé pour mieux caractériser ces implantations achéménides ainsi que leur devenir. Des fouilles conduites sur le site entre les années 1980 et 2010 ont mis au jour un vaste bâtiment à salles hypostyles avec des bases de colonnes de type perse. À proximité de cet édifice, l’étude d’un ilot d’habitations a démontré la présence d’activités de productions artisanales et agricoles. Dans la partie sud du site, la mise au jour d’un grand bâtiment à colonnes d’époque hellénistique démontre que ce site garde une certaine importance tout au long de la seconde moitié du 1er millénaire av. J.-C. Alors que ces constructions officielles constituent les éléments connus d’une plus vaste occupation encore très mal caractérisée, nous proposons de reprendre les recherches sur Beniamin en nous concentrant, dans le cadre de ce projet interne MOM, sur des approches d’archéologie extensive afin de cartographier l’ensemble du site et d’en déterminer la morphologie. Ces opérations de terrain prévues pour 2023 intègreront la mise en œuvre de méthodes d'investigation complémentaires : photographies aériennes par drone et topographie pour enregistrer les vestiges visibles en surface, prospection géophysique pour cartographier les installations et les aménagements conservés dans le proche sous-sol.