Explorer Plinthine : nature de l’implantation et fonction des espaces urbains d’un village ptolémaïque de Maréotide
Un projet collaboratif avec pour partenaires HiSoMA et le service des techniques archéologiques de la MOM.
Le site de Kôm el-Nogous, dans la région d'Alexandrie (Egypte), est occupé du IIe millénaire av. J.-C. au début de notre ère. À l'époque pharaonique, les fouilles de la MFTMP ont permis de comprendre que le kôm abritait très probablement un domaine viticole royal. La monoculture viticole s'y développe, en particulier aux VIIe-VIe s. av. J.-C., en même temps que le site s'ouvre vers la Méditerranée : des importations nombreuses arrivent des mondes grec, chypriote et phénicien, via un port qu'il faut encore localiser.
Au début de l'époque ptolémaïque, une communauté grecque s'installe sur le site, juste après la fondation de la nouvelle capitale de l'Egypte par Alexandre. Mais quels sont les liens de la bourgade et d’Alexandrie ? Qui a orienté l’implantation des colons sur le site ? Comment ont-ils cohabité avec la population égyptienne de Plinthine ? Pourrait-il s’agir encore d'un site lié à la production du vin ?
La MFTMP a exploré durant 10 ans la dernière demeure de ces nouveaux habitants venus du monde grec, et notamment d'Asie Mineure. La nécropole a révélé leur égyptianisation au cours du temps, mais rien, sur les activités de la communauté, n'a été mis en évidence. Or leur habitat n'a jamais été exploré. Il est pourtant encore bien préservé, même si il est depuis peu l'objet de spoliations.
Le présent projet entend engager l'étude complète du village et de son territoire, pour mettre en évidence l'organisation du village et les activités qui y étaient pratiquées. Il s'agira de compléter la cartographie du village, qui semble organisé en damier. L'étude couplera prospections géophysiques, relevés topographiques, fouilles ciblées et travaux préparatoires de modélisation. Plus largement, ce projet permettra de poser les jalons de l'occupation ptolémaïque d'un village de Maréotide. A terme, nous souhaitons étendre ce questionnement sur d'autres sites ptolémaïques de la région, pour mesurer l'impact de l'arrivée des Grecs sur ce territoire de marge.
