Cote conservation : F/17/17256 / Document original conservé aux Archives Nationales, Paris.
Nos fouilles ont été concentrées sur le tell de la Ville Royale flanc regardant le Sud Ouest. Nous avons continué le grand sondage commencé les deux campagnes précédentes, pratiqué des sondages des reconnaissance plus à l’Est vers le « Donjon ». Nous avons cependant fait quelques travaux à la « Ville des Artisans » ; au sud de Suse, vers tépé Bouleuia ; M. Unvala pour des vérifications a travaillé quelques jours à l’Acropole et à l’Apadana.
(
pl.XII
)
Grand sondage. Nous avons eu sur ce point trois chantiers.
Chantier A.
Déblaiement superficiel sur une profondeur variant de 3m à 5m par une tranchée longue de 111m ; la largeur exploitée a été de 18m au maximum.
La coupe longitudinale (S. E. N. O.) a vérifié l’observation de l’année précédente ; il y avait deux buttes séparées par une vallée existant déjà à l’époque élamite, et remplie à l’époque arabe ; nous avons dépassé le sommet ; nous n’avons pas rencontré cette année le niveau achéménide, (p.2) et cette tranchée est restée dans les couches arabes les plus épaisses, couches sassanides et parthoromaines.
Couches arabes : Elles comportent des constructions en carreau de 0,22 à mortier de terre ; les chambres ont été déblayées ; le sol était carrelé ou de terre recouverte d’un enduit de plâtre ; nous avons trouvé des escaliers conduisant soit aux caves creusées à même le sol avec enduit de plâtre sur les parois, soit plus profondément, probablement vers des abris souterrains nécessaires à la saison chaude. Nous ne les avons pas atteints.
Nous avons recueilli de petits objets de bronze, des vases arabes en terre cuite, figurines, lampes assez nombreuses, deux jetons (poids) en verre avec inscription coufique. L’exploration des puits de même époque a donné de nombreux fragments de vaisselle du Xe siècle, dont plusieurs ont été conservés ; des lampes plus ou moins endommagées, en terre cuite, en bronze, en pierre tendre, en bouteilles de verre.
Couches sassanides (
pl.I
et
II
,1) : nous avons trouvé de nombreuses sépultures et des puisards de cette époque. Les sépultures sont faites dans de grandes jarres funéraires, presque cylindriques à fond arrondi, généralement couchées. L’ouverture en est parfois obturée avec une écuelle de terre vernissée. Nous pensons avoir trouvé un cercueil de bois, indiqué par la présence, autour des ossements, de clous en fer ; le squelette était recouvert de débris de pots. Le mobilier funéraire est très rare, nous avons recueilli dans un cas des quelques perles en cornaline et trois petites bouteilles de verre ; près des (p.3) tombeaux, nous avons trouvé des gourdes en terre cuite émaillée, des figurines en terre cuite : pantins aux membres rapportés, petits cavaliers, statuettes de style gréco-romain : joueuse de harpe, de flûte le marchand de poissons.
Nous avons trouvé un sarcophage en terre cuite émaillée, de 1m40 de longueur, rempli de terre (
Pl.I,2
) .
Nous avons rencontré quelques cachets gravés, un médaillon en bronze avec tête de profil, des armes de bronze et de fer ; quelques briques émaillées achéménides ; des fragments de stèles en pierre de même époque, des clous en pierre, une grande dalle, une petite base de colonne achéménide. Cette dernière a été creusée intérieurement pour servir de réservoir d’eau.
Chantier B
Tranchée perpendiculaire à la précédente ; elle rencontre un premier sommet ancien sur le bord du tell, un deuxième rasé par la tranchée supérieure.
Cette tranchée avait 4m50 de hauteur au bord du tell, puis 2m de profondeur au-dessous du 1er niveau.
En bordure du tell, nous avons rencontré des constructions arabes ruinées et de peu d’importance ; nous y avons découvert un dépôt ou cachette de fondeur, comprenant un plateau circulaire, décoré au trait et au compas ; des marteaux de porte ; l’un d’entre eux est un oiseau fondu massif ; des poignées de coffre, des chaînettes, des verrous.
Au-dessous nous trouvons quelques sépultures de basse époque, des tombes achéménides, néo-babyloniennes (
pl.III
) et élamites. (p. 4)
Les tombes sont creusées dans la terre, généralement sans orientation, et très serrées les unes contre les autres ; le corps est étendu, tout du long, ou replié, parfois dans de singulières attitudes. Près du corps sont des vases de terre cuite, aux formes évoluées d’une époque à l’autre ; les squelettes d’enfants sont accompagnés souvent de bijoux d’argent, de bronze, anneaux d’oreille, bracelets, épingles, de colliers de perles en pierre et en pâte. Au-dessus de la fosse, on trouve souvent des vases de terre cuite d’assez grande dimensions, qui indiquent la tombe et souvent aussi des jarres funéraires pour de très jeunes individus.
Nous avons trouvé dans une tombe élamite, plusieurs contrats sur terre crue.
Les vases retrouvés dans les tombeaux néo-babyloniens et achéménides étaient souvent émaillés et décorés. Nous avons recueilli un très beau vase en verre fondu ; un grand vase achéménide émaillé à décor floral.
Nous avons rencontré des traces de construction élamite, particulièrement des canalisations en briques cuites ; un grand mortier en calcaire blanc (
pl.IV
) ; le bord supérieur était inscrit, il n’en reste qu’un fragment donnant le nom de Chouchinak.
Nous avons encore à signaler de cette tranchée des figurines de terre cuite émaillée, un fragment très curieux d’un haut relief (de petites dimensions) qui représentait un lion terrassant un taureau ; une grosse tête de bœuf en terre (V) (p5), quelques cachets gravés, des pièces de monnaies séleucides et sassanides en argent, des fragments de poterie avec inscriptions araméennes à l’encre noire.
Chantier C.
Nous avons attaqué sur trois faces un éperon presque rectangulaire, limité l’année précédente par deux tranchées. Elles avaient 60m de longueur, 11 m de hauteur, étaient à peu près Nord Sud et distantes d’environ 25m. Elles correspondaient à des ravins du tell et à des sorties de la ville. À l’ouest ; la tranchée a été élargie ; cette tentative a rencontré le niveau neo-babylonien ; elle a été approfondie de deux mètres (-13m) nous avons trouvé des vases funéraires élamites ; un sarcophage en terre cuite de l’époque de Hammourabi.
Nous avons alors attaqué le terrain superficiel sur 5m de hauteur et 6m de largeur ; nous avons trouvé le niveau arabe, peu épais, un niveau sassanide, partho-romain, partho-grec, et des sépultures achéménides ; parmi ces dernières citons un grand vase funéraire ; enfin nous avons atteint le niveau neobabylonien.
Nous avons recueilli quelques vases émaillés, deux vases en verre fondu, mais fragmentés, des fragments de carreaux émaillés polychromes. Trois fragments d’un même carreau (
pl.VII
) permettent de restituer un ensemble intéressant de style assyrien mais décadent ; un personnage vêtu d’une tunique est debout les bras ailés étendus au- dessus de griffons dressés. Les pieds reposent chacun sur le dos d’un griffon couché. Citons encore quelques cachets cylindres gravés néobabyloniens (p. 6) et des figurines.
Au Sud : la tranchée a sur ce point une douzaine de mètres de hauteur ; en surface, constructions arabes, nous avons recueilli quatre bracelets en argent, dont un, à jour, orné de filigranes est intact, les autres sont fragmentés. L’exploration des puits a donné des vases arabes dont une jarre émaillée à deux anses.
Au-dessous, jarres funéraires sassanides ; dans un dépotoir au milieu des fragments de vase, des contrats sur tablette de terre crue ; dans un autre, même rencontre de tablettes avec des lames de silex. Le niveau inférieur était élamite ; nous avons déblayé deux tombeaux en briques cuites, deux autres en briques crues. L’un des premiers contenait quelques tablettes ; le mobilier contenait des vases de terre cuite, une houe en bronze, un stylet de bronze orné au sommet d’une chèvre sauvage couchée, plusieurs pointes de javeline, une belle masse percée en pierre.
A l’Est : niveau supérieur arabe vers le Sud, sassanide au Nord ; un escalier arabe de 9m de hauteur a été déblayé (
pl.IX
) , il devait conduire à un puits d’alimentation en eau ; à mi hauteur et sur le côté, il y avait une citerne, ou réservoir de relais. Nous avons déblayé un four de potier de petite dimension et recueilli quelques vases arabes en terre cuite. Parmi ceux-ci , signalons une auge dont le marli est décoré de traits en creux croisés dessinant des mailles de filet ; des poissons grossièrement tracés dans le fond tiennent à quelques-unes de ces cordes comme pris à l’hameçon ; nous avons trouvé des sépultures sassanides et achéménides ; parmi celles-ci, un grand (p.7) vase funéraire contenant une écuelle de bronze, une coupe et un verre à boire en terre cuite, quelques perles dont plusieurs émaillées en formes de petites têtes grimaçantes, une petite amulette égyptienne ; enfin des jarres funéraires élamites ; un vase de terre cuite élamite, à fond rond à ouverture carrée ; des tombeaux voûtés élamites en briques cuites (
pl.X
) .
Le plus grand de ces tombeaux mesurait 2m sur 1m80 hors œuvre, il avait 1m92 de hauteur ; en avant de la porte était un puits non couvert et rempli de terre, de 1m60 de profondeur et en plan mesurait 1m10 sur 0m60. Les murs intérieurs du tombeau étaient enduits de chaux ; nous avons observé de nombreux ossements formant une couche de 0m10 sur le dallage ; nous avons recueilli une petite bouteille de terre cuite.
Au-dessous du puits se trouvait un autre tombeau plus petit (1m x 0m80 x hr 0m90) ; la couche d’ossements était de 0m30 d’épaisseur ; nous avons recueilli de nombreux fragments de clinquant en or et électrum, des fragments d’une tête en terre crue avec traces de peinture au bitume (
pl.XI,1
) ; une petite bouteille de terre cuite.
Au-dessous du grand tombeau, nous avons trouvé un vase à fond rond, à ouverture étroite ; le grand diamètre du vase est de 0m58 ; il y avait sur la panse une saillie dentelée large de 0m20, du côté opposé était un bec latéral semblable au niveau attribué au XXe siècle avant notre ère. Celui-ci contenait des ossements d’enfant et un bracelet de bronze. Près de ce vase, d’autres jarres funéraires contenaient chacune une (p8) lampe en terre crue enduite extérieurement de bitume.`
Au-delà du grand tombeau et au même niveau se trouvait un sarcophage en terre cuite, présentant un fond et un couvercle légèrement bombés ; il contenait un squelette de jeune homme étendu, pas de mobilier ; ce sarcophage présente une particularité rare à ce niveau ; il est rétréci à une extrémité comme les sarcophages parthes.
Appartenant au même ensemble, citons une cuve carrée de 0m60 en terre cuite, profonde de 0m15. Le centre est arrondi en forme de vase rond de 0m25 de diamètre, de 0m15 de profondeur maxima.
Plus au Nord, un autre tombeau voûté en terre cuite était signalé par quelques tablettes trouvées au-dessus de la voûte ; il mesurait 1m30 x 1m – hr 1m. Il contenait au moins six squelettes. Nous avons recueilli une petite bouteille, un vase à large panse et un petit pied, un fragment de poids en hématite.
Au bout de la tranchée, un tombeau voûté de 1m60 x 1m50, hr 1m10, contenait de nombreux squelettes (plus de 9) ; nous avons recueilli une petite pendeloque ou boucle d’oreille en argent et une petite boucle d’oreille en terre cuite. EN avant de la porte était une petite construction en briques, ruinée, nous y avons trouvé un fragment important d’une tête en terre peu cuite ; c’est une effigie féminine. Le type rappelle bien celui des figurines de terre cuite, abondantes dans ce chantier. Les tresses de la coiffure descendant en avant des oreilles.
Nous signalerons un dépôt de huit galets de rivière (
pl.XIII
) , l’usure leur a donné des formes singulières (« naturelle » dans la marge): l’un d’eux peut être un oiseau, un autre un aigle debout. Nous avions trouvé des pierres (p9)semblables sur l’Acropole, sans vouloir y attacher d’importance ; réunion fortuite, galets ramassés à cause de leur forme. Il s’agit ici d’un dépôt auquel se joignait une pierre taillée bien que grossièrement, en cylindre d’où se détache un quadrupède, peut-être un lion (
pl.XIII
) . Ce dépôt peut être le fait d’un praticien qui cherchait à s’éviter un dégrossissage en choisissant ses matériaux ; ce peut être une collection votive. On se rappelle à cette occasion les pierres figures qui ont intéressé les préhistoriens.
Nous avons encore recueilli dans ce chantier, une houe et deux poignards de bronze, des vases émaillés, des figurines, quelques tablettes.
Nous avons exploré la face opposée du ravin, déblayé plusieurs tombeaux, des puisards élamites. Nous y avons vidé quelques puits arabes, trouvé de la verrerie et des lampes arabes.
Sondages dans la Ville Royale.
Nous avons effectué vers l’Est au-delà des chantiers précédents, plusieurs sondages à des niveaux différents, dans un ravin profondément creusé par les eaux : le plus inférieur a rencontré des puits élamites manchonnés, une tombe de l’époque de Hammourabi avec un mobilier d’objets de bronze, quelques tablettes ; plus haut nous avons trouvé un puits parthoromain avec une petite statuette en marbre, sans tête, peut-être un Bacchus ; un bas de robe également en marbre d’une autre statuette ; enfin les niveaux sassanides et arabes.
Niveau arabe (
pl.XV
,
pl.XVI
et
pl.XVII
) : En fin de saison 1926, nous avions trouvé (p.10) fortuitement en cherchant des briques pour fermer nos magasins, trois beaux vases arabes entiers, dont deux émaillés. Nous avons repris systématiquement ce déblaiement. Sur un premier point, nous avons déblayé plusieurs chambres, entourées de reste de murs et trouvé de nombreux indices d’un atelier de potier : clous de terre cuite, supports tripodes pour isoler des pièces émaillées dans les fours ; ils avaient reçu des gouttes d’émail.
En deuxième lieu, nous avons exploré l’angle Nord Est d’un plateau carré, d’environ cent mètres de côté ; cette butte étant séparée par un ravin en pente douce des autres ruines. Nous avons déblayé un ensemble de pièces, d’allées et de cours intérieures. Elles peuvent appartenir à un grand édifice ou un quartier de la ville. Les murs de 0m40 à 0m50 d’épaisseur étaient conservés jusqu’à 0m60 environ au-dessus du sol des pièces indiquées par des traces de carrelages ; ils étaient en carreaux de 0m22, à mortier de terre. Les chambres assez restreintes, sont souvent logeables ; elles communiquent entre elles par groupe de deux à trois. Dans une des cours, non loin d’un puits, nous avons trouvé un grand vase à émail bleu, décoré de légers reliefs (
pl.XVIII
) . ; il contenait 7 autres vases en général émaillés, et de formes diverses ; un vase analogue était dans une autre cour ; ailleurs un grand vase en simple terre cuite (hr 1m50).
Nous avons recueilli de nombreux fragments de céramique, et inventorié quelques pièces intéressantes ; citons encore : une moitié de moule de fondeur, il est en pierre tendre et (p.11) et comporte une gravure assez délicate ; des lampes en terre cuite, dont une à plusieurs becs, d’autres en bronze, en pierre tendre ; un petit dépôt contenait trois pièces d’or coufiques ; un autre, deux pièces d’argent coufiques garnies d’une bélière, un petit porte bonheur en or filigrané, enfin deux paires de bracelets ouvragés en argent.
Niveau sassanide.
M. Unvala m’avait demandé de lui confier la direction d’une équipe pour faire des recherches à ses frais. L’époque parthe sur laquelle il avait publié, l’intéressait particulièrement. Je lui indiquai tout d’abord un point de la Ville des Artisans où nous avions en 1913 trouvé des vases funéraires. Il y trouva un sarcophage en terre cuite de 1m50 de longueur, de 0m47 de hauteur (
pl.XX
) . Il était décoré de deux paires d’anses assez larges se terminant sur les flancs du vaisseau par un relief trifolié. Il était rempli d’ossements entassés sans ordre, mais dans le fond était un squelette d’homme étendu. Il n’y avait aucun objet mobilier.
À un niveau inférieur, M. Unvala déblayait un grand tombeau voûté de 2m25 de hauteur, de 3m25 x 2m65 en plan, hors œuvre (
pl.XXI
) . L’axe était orienté 15° avec le Nord vers l’Est. La porte du côté du Nord donnait dans un vestibule voûté de 1m50 x 1m30. h. 0. Elle était obstruée par des jarres funéraires sassanides. La voûte était à plein cintre avec des arcs droits sur les murs et non pas inclinés comme ceux des tombeaux néo babyloniens. Elle était construite avec des briques voussoirs. Une brèche existait au milieu, de sorte que le tombeau était rempli de terre. Sur le dallage reposaient cinq squelettes (p.12) étendus ; il ne fut recueilli aucun objet.
À l’Ouest du tombeau, commençait à environ un mètre du mur, un massif de briques crues fort épais, s’étendant jusqu’en bordure du tell ; mur d’enceinte de cette partie de la ville ou protection du tombeau.
Nous pensons que cette construction est partho romaine et qu’elle a été réemployée à l’époque sassanide.
Cette butte est à gauche de la route de Suse à Nasseri à ½ heure de Suse ; elle se relie par de petits tertres au tell de la Ville des Artisans. Ceux-ci constituent l’extension du cimetière parthe et sassanide. Des travaux de canalisation nous l’on fait signaler et nous y avons travaillé deux jours. Nous avons trouvé des sarcophages en terre cuite, des jarres funéraires. Nous avons recueilli , une jarre partho grecque et un vase de terre cuite de même époque, plusieurs petits pots partho romains ou sassanides. Les sarcophages contenaient des ossements très nombreux très mélangés et de plusieurs individus. Ce sont des sépultures au deuxième degré comme la plupart des inhumations à Suse depuis le néolithique.
M. Unvala est allé à une heure de Suse près du gué du Chaour, sur la route de Nasseri, faire des recherches sur un point d’où l’on nous avait apporté un vase et une figurine. Il a trouvé des installations de fours de potier, d’époque probablement partho romaine.
J’avais montré à M. Unvala notre coupe du tell de l’Apadana. (p. 13) Il a voulu vérifier le niveau archaïque du parvis oriental, à 4m de profondeur. Il a rencontré une tombe d’enfant du Xe siècle avant notre ère. Il s’est davantage intéressé à un puits arabe rencontré dans sa fouille.
J’ai voulu montrer à M. Unvala le niveau des vases peints du 1er style. Il a fait une coupure dans la paroi Sud et la grande tranchée Morgan, au Ve niveau, en face du tertre funéraire qui nous donna une si merveilleuse collection de vases peints complets. D’après de petits ravinements nous avions conclu que contrairement aux observations de la tranchée elle même , nous pouvions nous attendre à trouver le niveau du 1er style. M. Unvala a en effet trouvé une petite collection de fragments de vases peints, des silex taillés, des obsidiennes. Ce niveau nous avait manqué dans la tranchée sans doute parce que celle-ci avait été pratiquée dans un ancien ravin.
M. Unvala a également fait une petite coupure dans le deuxième Niveau, il a trouvé un vase complet en marbre blanc, et deux vases archaïques en terre cuite.
En résumé, nous avons limité à la Ville Royale les deux points importants à fouiller dans notre sondage, correspondant à des buttes anciennes ; la première est celle où nous avons trouvé des restes de constructions élamites ; la deuxième nous paraît renfermer dans ses flancs un sanctuaire. Nous en avons pour preuve, outre les constatations de l’année précédente , les dépôts des tablettes, de pierre figures, les carreaux émaillés polychromes.
(p.14)
Nous avons reconnu à leur céramique particulière, les sépultures achéménides.
M. Unvala a examiné les résultats de nos différents niveaux et contrôlé nos coupes des telles de l’Apadana, de l’Acropole. Prêtre zoroastrien, habitué à considérer le rite de l’exposition des morts au bec des oiseaux de proie comme général et formel aux temps sassanides, il a été obligé de constater que la loi religieuse à Suse ne pouvait empêcher la survivance des habitudes néolithiques.
Nous avons inventorié 485 objets et lots d’objets, de cette campagne ; 13 fragments inscrits, une centaine de figurines diverses en terre cuite et terre cuite émaillée, une centaine de vases dont une vingtaine du Xe siècle de notre ère ; douze flacons de verre, une trentaine d’objets en os et en nacre, en particulier cuillères et manches de couteaux, une vingtaine d’objets en pierre dont 8 poids, cinquante cylindres et cachets, trente objets d’or et d’argent, une soixantaine d’outils d’et armes en bronze et fer, une cinquantaine d’objets divers.
En dehors de cet inventaire, nous avons rapporté un lot de pièces de monnaie de bronze, des tablettes inscrites, des briques émaillées et des briques à reliefs.