Roland de Mecquenem - Archives de Suse

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Cote conservation : F/17/17258 / Document original conservé aux Archives Nationales, Paris.

MINISTÈRE DE
L’ÉDUCATION NATIONALE

La Mission comprenait, cette année, Mr. de Mecquenem, le Dr. J.M. Unvala, Mr. de Rouville, Ingénieur des Travaux Publics. Le Gouvernement Iranien était représenté par Mr. Hussein Bassiri, Inspecteur du Service des Antiquités ( pl.I ) .

La mission était concentrée à Suse le 18 Janvier.

Les Travaux ont eu lieu à Suse, et dans les environs.

Travaux de Suse.

Les travaux commencés le 19 Février furent arrêtés le 19 Avril. Ils portèrent sur le Sud de l'Acropole, l'Apadana, la Ville Royale, la Ville des Artisans.

Travaux au Sud de l'Acropole

( pl. II et III,1 )

Niveau de 0m à -3m.50

Restes de constructions en briques crues ; des fondations de murs étaient établies sur des lignes parallèles de cônes en poterie. Nombreuses tombes d'enfants ; l'une bien nette : le squelette appartenant à un individu d'une dizaine d'années était posé sur un lit de cailloux ; le mobilier comprenait un pot en terre noire pourvu d'une anse, et une écuelle en terre rouge. On trouve en général dans ces tombes des cylindres cachets et des cachets plats, des colliers de perles de pierre et de pâte, des fusaïoles de terre cuite et d'arragonite, des masses d'armes, des boules, des palets - à signaler quelques objets de cuivre, épingles, hameçons, un anneau, deux pointes de flèches - A la base de la tranchée, nous avons observé de grands vases de terre cuite, parfois contenant des ossements, près desquels on recueillait des perles lozangées, des petits vases à parfums ou fard en albâtre ou en arragonite.

Nous avons recueilli une trentaine de tablettes d'écriture protoélamite, des empreintes de cachets sur des bouchons de jarre.

Niveau de -5m.50 à -5m.50 (sic)

Traces de constructions en briques crues - Conduite d'eau réalisée par de grands vases à fond conique mis bout à bout - empreintes de cachets sur terre crue, dans un puits - Nombreuses amulettes - jeux en terre cuite - Vases en terre cuite et en pierre.

Niveau -5m.50 à -9m.50

Vers l'Est, constructions en briques crues - fonds de silos en terre pilée ou durcis au feu - Puits de cuisine remplis de débris de vaisselles - Nombreuses tombes d'enfants avec écuelles grossières, cônes et fusaïoles de terre cuite, amulettes de même matière - quelques outils, en particulier des poinçons en os, parfois gravés - Vers l'ouest, des tombes analogues ; nous avons recueilli dans les terres, un avant train, sans la tête, d'un petit taureau couché, en bitume taillé, et, de même matière, un avant bras de statuette humaine.

À la base du niveau, surtout vers l'Est, il a été recueilli des (p. 2) fragments de poterie peinte.

Nous n'avons trouvé que peu de métal, quelques épingles et aiguilles de cuivre ; signalons cependant une petite écuelle de plomb qui paraît jusqu'à présent le plus ancien vase métallique provenant de Suse ; il se trouvait à une profondeur de 6m. au dessous du IIe Niveau.

Notons encore une hache en pierre polie, une pointe de flèche en os.

Niveau de -9m.50 à -11m

Nous avons enlevé une bande de 4m. de largeur moyenne sur une longueur d'environ 100m. Nous avons observé plusieurs fonds de silos et des fours, plusieurs tombes d'enfants ; les corps étaient étendus sur des lits de tessons de poterie peinte ou à engobe rouge ; presque dans chacune se trouvait un cachet ; l'un d'eux était en poterie jaune clair portant des traces de peinture brillante d'un brun jaune. Nous avons eu de ces tombes plusieurs vases peints complets, toujours de petites dimensions ( pl.III,2 ) . Nous avons recueilli plusieurs figurines d'animaux, parfois peintes ; l'une d'elles, un faucon sur son haut perchoir a été obtenue complète ( pl.III,3 ) . Dans les terres se trouvaient de nombreux fragments de poterie fine de Suse I ; quelques-uns ont présenté de nouveaux motifs ; en particulier, citons des chèvres de montagnes dont le corps a échappé à la stylisation en triangles.

Nous avons trouvé sur une largeur d'environ 4m. (ce qui exclut l'hypothèse d'un puits, une vingtaine d'empreintes de cachets boutons sur des scellements de terre crue ; les uns sont purement décoratifs, bien que d'un art original, bien différent de celui des vases peints d'autres présentent des personnages, vêtus de robes, coiffés de tiares et dans des attitudes rituelles ; le soleil, le croissant lunaire dominent la scène comme on les observe sur les documents glyptiques de quelques vingt siècles plus tardifs. Il n'y a cependant pas d'hésitation sur l'originalité des empreintes dont nous parlons ; elles sont du reste très différentes aussi des empreintes trouvées à la partie supérieure du IIIe niveau (-5m.). Nous n'avons pas encore trouvé les cachets eux-mêmes - ils étaient peut-être en bois - mais nous n'avons aucun doute qu'ils appartenaient à la civilisation de Suse I. Il ne faut donc plus juger de la population de cette époque seulement sur le rapport des représentations grossières données par les peintures sur vases. Les individus n'étaient pas tous vêtus d'un simple pagne et leurs coiffures n'étaient pas toujours un simple lien maintenant les cheveux dressés verticalement. La première civilisation de Suse n'apparaît plus comme d'un primitif nettement détaché de la période suivante.

Elargissement de la Tranchée Morgan. -8m. à -11m.

Nous avons enlevé une bande de 4 à 6 m. de large sur une quarantaine de mètres de long. Nous avions été incités à le faire par la découverte d'un petit vase peint entier, trouvé dans un ravinement. Nous avons simplement trouvé un autre vase entier, quelques cachets, de nombreux fragments de poterie peinte.

Dans ce travail, non plus que dans le précédent au même niveau, nous n'avons trouvé de métal.

En résumé, au Sud de l'Acropole, la civilisation de Suse I représente une hauteur de trois mètres ; elle est surmontée d'une couche à écuelles grossières, vases à bec, etc d'environ 4m. On rencontre au-dessus les premières tablettes élamites et on arrive après 4m aux couches présargonides, marquées par l'apparition de vases peints polychromes dont la peinture est très peu solide.

Travaux à l'Apadana

Nous avons essayé de reprendre la fouille du parvis Ouest que nous avions commencé la saison précédente. Nous avons élargi la tranchée par une attaque au Nord et une autre au Sud. Le chantier Nord rencontra d'abord des déblais qui renfermaient des fragments de briques émaillées achéménides, puis des graviers sur une épaisseur de 3m. Le chantier Sud rencontra environ sur 4m d'épaisseur des remblais stériles de terre. Le mauvais vouloir des ouvriers ne nous permit pas de descendre plus profondément que l'année précédente et nous n'avons pu qu'élargir la tranchée sur environ 2 m. Au-dessous du remblai, nous avons trouvé une mince couche charbonneuse, représentant la décomposition d’herbes et nous avons recueilli de nombreux débris d’animaux, chevaux, ânes, moutons et bovidés. Au-dessous, nous avons trouvé de nombreuses tombes, mais en mauvaises conditions et presque tous les vases étaient brisés. Nous avons eu les fragments de plusieurs bouteilles et récipients à base carrée en fritte émaillée, un collier de perles de cornaline, un cachet en pâte.

Travaux à la Ville Royale

Chantier No.I. ( pl.V et pl.VII )

Trois équipes ont travaillé au Niveau supérieur (de 3m.50 à 6m. au-dessus du niveau de roulage). Elles ont enlevé une bande de 2 à 5m. de largeur sur une longueur à peu près Est Ouest de 35m. Vers l'Ouest il a été trouvé des constructions sassanides, avec des empreintes de cachets sur terre crue, des fragments d'objets en ivoire ; au-dessous des tombes de la fin de l'Elam ; vers l'est, il a été trouvé une sorte d'égoût en briques cuites et un escalier arabe descendant de 1m.20 dans le terrain le plus ancien. Au dessous l'on retrouvait les vases funéraires élamites et, au bas de la tranchée, un sarcophage en terre cuite, muni d'un couvercle, bombé vers le haut et décoré d'une tête de bélier en haut relief. Il a été recueilli quelques figurines : sassanides, dont l'une représente un cheval portant d'une part une femme en amazone et de l'autre une grande cruche à deux anses ; d'autres élamites. Nous avons eu des empreintes de cachets néo-babyloniens et quelques tablettes, dont un petit lot trouvé près d'une cuvette à libations au voisinage d'un tombeau voûté en briques cuites trouvé l'année précédente.

Niveau de 0m. à -6m.

Trois équipes travaillant avec des wagons enlevèrent une largeur moyenne de 1Om. sur une longueur de 30m. au Nord de la fouille. Vers l'Ouest, on a rencontré en profondeur des graviers provenant des fondations sassanides, vers l'Est, la suite des dallages et murs du temple d'Adad. dans cette partie du travail (jusqu'à -3m), il a été recueilli des figurines de terre cuite élamites, quelques tablettes et, dans des puits, des objets sassanides et arabes ; parmi ces derniers, citons un pied de chandelier en terre cuite émaillée bleue ; il était décoré de trois chevaux en relief ; c'est un prototype intéressant de l'art sassanide. En profondeur nous avons trouvé quelques tombes avec le mobilier ordinaire et avons recueilli quelques cylindres.

Une dizaine d'équipes ont travaillé à l'Est de la fouille avec des couffes, et ont enlevé une bande Sud-Nord de 6m. de largeur. de ce côté, nous sommes descendus d'abord dans les ruines du temple. Nous avons déblayé un tombeau voûté en briques cuites, d'époque élamite ; il comportait un puits d'accès, qui était exceptionnellement de (p. 4) section circulaire ( pl. VIII, 1 et 2 ) ; il a été trouvé à l'intérieur une petite collection de poids de balance ; l'un d'eux était en cuivre, en forme de petit canard. Nous avons trouvé quelques tablettes, généralement en mauvaises conditions, et de nombreuses figurines de terre cuite ; parmi ces dernières, signalons trois totons en terre cuite ; l'un de ceux-ci comporte des points en creux sur la panse, sans doute pour rendre le jeu plus intéressant. Il est curieux de constater que nous avons pour la première fois, après tant d'années de fouilles, fait cette rencontre et à plusieurs exemplaires ; cela nous a engagé à reconnaître un toton dans une amulette de 3.200 avt. notre ère provenant de l'Acropole. Nous avons aussi trouvé une tablette rectangulaire assez épaisse, en terre cuite jaune clair ; la face supérieure est divisée en trois lignes parallèles de douze cases percées chacune en son milieu d'un trou assez profond ; les cases 4 et 9 ont le champ semé de petites virgules en creux ; les petites faces de la tablette portent chacune deux trous latéraux ; c'est une petite table de jeu ou peut-être une table à calculs.

Au-dessous du temple était une zone stérile sur environ 2m. de hauteur. Plus bas, et la fouille a été poursuivie en profondeur jusqu'à -7m.20, sur un grand espace, nous avons trouvé des vases funéraires et des sarcophages de 2.300 avt. notre ère et de rares tombes à fosses du XXVe siècle. Nous y avons rencontré le mobilier ordinaire, cylindres cachets et poids, bijoux de cuivre et d'argent, vases de cuivre et armes ; à signaler parmi ces dernières une harpé du XXVe siècle, la première que nous ayons rencontrée. Au voisinage de ces tombes, nous avons remarqué la présence habituelle de tables circulaires en terre cuite, avec cuvette centrale, ou de véritables cuvettes profondes avec un étroit rebord ; ces dispositifs étaient sans doute utilisés pour les cérémonies funèbres.

Chantier No.IV. ( pl.IX )

Elargissement de la tranchée de 100m. Est-Ouest.

Nous avons enlevé une bande de 5m. de largeur sur la longueur de la tranchée et poussé son approfondissement à l'Ouest. Nous avons trouvé des constructions arabes assez importantes, descendant à une profondeur de 1m.50 puis des constructions sassanides en briques crues, jusqu'au sol de la tranchée. Nous avions eu de ce point plusieurs objets importants l'année précédente ; nous n'avons pas eu la même rencontre cette fois ; nous avons recueilli quelques pièces de monnaie, quelques vases de terre cuite ; à la base de la tranchée, nous avons trouvé un sarcophage parthe en terre cuite, ayant la forme de sabot et, d'autre part, un sarcophage en terre cuite émaillée bleue, d'époque sassanide.

Séparée de la fouille précédente par le chemin conduisant au donjon, une fouille prolonge les travaux dans le niveau sassanide dépendant du chantier No II. Trois équipes ont travaillé à enlever une bande de cinq mètres de largeur sur une hauteur de 5m. à 7m. et une longueur de vingt mètres. Nous avons trouvé des constructions arabes et sassanides ; nous avons trouvé des pièces de monnaie, arabes, sassanides, parthes et séleucides ; des tombes d'enfants en jarres qui contenaient des poupées en os, des perles de pierre et de pâte ; l'une d'elles nous a donné une coupe en verre ; l'extérieur était peint, d'une femme debout, vêtue d'une robe dans le champ étaient peut-être des figures d'enfants ; la peinture elle même avait disparu, il ne restait que le dessin bistre qui l'avait préparée. L'oeuvre était autrefois protégée (p. 5) par un enduit blanc, dont il restait quelques traces, de sorte que le sujet n'était visible que de l'intérieur de la coupe.

Notons encore de ce chantier, deux petits marbres hellénistiques : l'un est une figure féminine ; la section du cou bien polie ne laisse pas supposer qu'il s'agisse de la tête mutilée d'une statuette ; l'autre est une figurine de femme drapée ; la tête était rapportée et manque. Il a été recueilli d'autre part une empreinte de cachet égyptien sur terre crue, et un cylindre cachet achéménide ; ce dernier, d'une belle exécution, représente le roi tirant de l'arc contre un lion qui s'enfuit, pendant qu'un sanglier tient tête à un gros limier.

Donjon

( pl. XII et XIII,1 )

Niveau de -3m60 à -5m60

Nous avons déblayé plusieurs sarcophages du XVe au XXIIIe siècle, contenant le mobilier ordinaire d'armes, bijoux et vases. Nous avons trouvé deux grands plateaux de balance en cuivre (0m.,21 de diamètre) plusieurs vases à 4 boutons peints et incisés, mais en mauvais état ; une tête de chèvre sauvage en bitume taillé très grossièrement, ayant orné en haut-relief, le bord d'une grande écuelle ; le pied d'un plateau en bitume ; il représente une chèvre sauvage ; couchée sur les pieds de devant ; les yeux étaient incrustés de coquille. Près d'une tombe, nous avons recueilli des fragments d'un assez grand vase cylindrique, en pierre tendre (0.m.17 de diamètre) ; la surface est taillée, laissant en relief des vases en rangées horizontales, disposés verticalement en quinconce ; des flots de liquide sortent des goulots et sont reçus dans les vases inférieurs ; ce motif est connu des bas-reliefs depuis le XXIIIe avt J.C. jusqu'au XVe. Nous le retrouvons sur un très beau cylindre en hématite (Hauteur 0m.,026,- Diamètre 0m.,024), qui semble porter par extraordinaire le nom de son possesseur, Kikgouzou, serviteur du dieu Nergal ; la gravure nous paraît représenter le défunt succombant au coup mortel frappé par un exécuteur debout devant lui, sur l'ordre de son chef précédé, d'une déesse protectrice. Dans le champ, est aussi le dieu fleuve, debout, une sorte de phoque entre les jambes ; il tient un vase dans chaque main et de chacun s'écoule un double flot qui s'agrémente de poissons et est recueilli dans un vase tenu par une mignonne jeune fille ; elles sont donc deux jeunes filles assises de part et d'autre du dieu et leurs jupes se confondent.

Niveau de -5m.60 à -7m.60

Nous avons déblayé les parois d'une chambre du temple reconnu l'année précédente ; nous avons trouvé quelques tombes, obtenu quelques tablettes inscrites.

Niveau de -7m60 à -9m60

Nous avons déblayé des fours de potier, et des dallages ; dans ces derniers se trouvaient des briques inscrites de Shoulgi et Gimil Sin. Nous avons déblayé des tombes en fosse, recueilli de nombreuses figurines de terre cuite ; parmi celles-ci signalons une statuette complète avec son socle ; l'oeuvre est modelée, sans moule ; la figure est une femme nue, ayant une coiffure importante et compliquée ; nous la connaissions déjà mais sans ce socle qui nous invite à ne plus considérer l'objet comme une simple poupée. Nous avons trouvé quelques armes de cuivre, en particulier une harpé de cuivre en bon état, et une douille, ornée de chevrons en (p. 6) reliefs, pour servir de tête de canne.

Niveau de -9m.60 à -11m.60

Nous avons déblayé plusieurs tombes en fosse du XXVème siècle avt. notre ère. Nous avons trouvé le mobilier ordinaire, cylindres, vases de pierre et de terre cuite, armes de cuivre ( pl. XX ) etc… Parmi les vases, citons plusieurs d'entre eux décorés d'incisions ( pl. XXI ) ; l'un, resté incomplet, montre deux gazelles, un oiseau, un palmier aux fruits stylisés ; d'autres sont décorés de peintures : un grand vase restauré à Suse montre un taureau ; d'autres à compléter, sont décorés de poissons. Nous avons recueilli deux tablettes protoélamites. La date de cette couche est du reste bien fixée par la découverte de clous de fondation au nom de Pouzur Shoushinak, faite l'an dernier.

À partir de -10m.60, nous n'avons plus rien trouvé qu'une terre très dure, s'enlevant par copeaux, et comme cristallisée. C'est l'aspect ordinaire du banc d'argile naturelle de Suse. Nous avons cependant pour affermir notre supposition approfondi le sol de la tranchée sur un mètre de profondeur, trois mètres de largeur et une dizaine de mètres de longueur, sans aucune trouvaille d'activité humaine ; c'est donc sur le point étudié, à partir de -10m.,60 que se fit le premier établissement sur le donjon, vers le XXVe siècle avant notre ère. Il y avait à cette date une colline argileuse d'environ 23m. de hauteur au-dessus du Chaour et d'environ 12m. au-dessus de la plaine. Cette constatation nous prive de l'espoir de trouver sur ce point les tombes du XXVIIIe et XXXe siècles avant notre ère. Nous pensons que la campagne prochaine verra la fin de travaux du Donjon qui nous ont retenu depuis 1926.



Abords du Donjon

Au Nord du Donjon, sur l'emplacement de la porte d'entrée du palais sassanide, nous avons fait deux attaques ; vers l'Est nous avons trouvé à 1m. environ de profondeur, plusieurs tombes de basse époque ; les squelettes étaient disposés sur des lits de cailloux ; ces derniers étaient des fragments d'anciens monuments : morceaux de colonnes achéménides, de statues en marbre, etc.. Nous avons recueilli trois fragments d'un grand Koudourrou en roche noire ; un de ceux-ci se rapporte au sommet et montre trois registres de symboles de divinités secondaires : lampe, charrue, aigle ou faucon sur un perchoir, taureau couché, etc… Près de chaque emblème est une indication en caractères cunéiformes cassites. La charrue est pour la première fois trouvée sur ce genre de monument ; le type est celui que l'on connaissait par une stylisation de l'instrument figurée sur une fresque de Khorsabad ; stylisation telle que d'aucuns y reconnaissaient un instrument de musique, un bateau, aussi bien qu'une charrue. Notre dessin est plus net ; on reconnaît les mancherons réunis par des entre-toises, le sep auquel est fixé le soc. Au milieu du sep, s'élève un court montant vertical, élargi au sommet ; il est fixé aux deux extrémités de la charrue par deux haubans ; il est probable que l'on pouvait y fixer un poids, ou y placer un enfant afin d'assurer la pression sur le soc. Les deux autres fragments se rapportent à des lambeaux du texte.

Vers l'Ouest, il a été déblayé deux tombeaux voûtés en briques cuites assez dégradés, et ne contenant rien d'intéressant.

Ville des Artisans

Un petit sondage a reconnu des constructions arabes, des tombes arabes et sassanides ; il a été recueilli quelques pièces de monnaie, des figurines en os, un joli vase sassanide en verre.

TEPE BENDEBAL.

Ce site avait été reconnu et fouillé l’année précédente ; on y avait terminé un premier sondage ; il mesurait 66m. 50 sur 10m. ; il était descendu à 6m. de profondeur, sur une surface de 3m.,50 sur 3m. Nous avons fait un deuxième sondage plus au sommet de la butte ; il a été commencé le 22 Janvier, avec deux équipes de 15 ouvriers. Il a été poussé jusqu’à une profondeur de 9m.,60 sur une surface de 8m. sur 2m.- Un troisième sondage au Sud, mesurait 10m. sur 8m. au début et a été poussé jusqu’à 8m. de profondeur. Les travaux ont été arrêtés le 10 Avril.

Sondage No.2 (22 Janvier-14Mars).

Au début de la fouille, tombes arabes avec pendants d’oreilles en cuivre, fragments de bracelets en verre, perles de pâte ; puis fragment de vases peints ; nombreux bols plus ou moins hauts et larges, décorés extérieurement de toutes les combinaisons possibles de bandes horizontales plus ou moins larges, de lignes ondulées, de chevrons, etc.. un vase cylindrique peint, deux vases grossiers sans peintures, deux vases de pâte grossière, avec bandes peintes, dont l’un muni de son couvercle, deux perles incisées. –A 3m.50 de profondeur, deux grands vases fragmentés, sans peintures, et plusieurs cornets, en terre cuite jaune pâle et assez fine- un grand vase à engobe rouge, des fusaïoles, des fragments de vases très minces, avec représentations de carnassier, de bouquetin, 4 briques cuites rectangulaires, grand vase déformé orné de croix de malte sur la panse- A 5m.,50, les fragments deviennent plus rares et moins intéressants, A 7m50, petits boutons en pierre noire.

Sondage No. 3- (15 Mars-10 Avril)

Au début, fragments de vases peints, à 1m.20, deux vases complets, pâte grossière, sans peintures. Fusaïoles, petit animal terre cuite, fragment de latte (?) peinte. Fragments sans intérêt jusqu’à l’arrêt de la fouille, et assez rares.

Il n’a pas été trouvé de métal ; nous avons recueilli un seul cachet bouton, de nombreuses balles de fronde en terre crue, une masse d’armes en calcaire poli et un fragment incisé d’une autre masse en bitume.

La présence de plusieurs vases entiers, parfois de grande dimension nous oblige à renoncer à l’hypothèse que les couches du tépé avaient été remaniées dans le but de rechercher le métal ; s’il n’y a pas de cuivre, c’est que la population l’a soigneusement conservé. Nous avons en effet dans les deux sondages précités, trouvé 23 vases complets, décorés ou non.

Tépé MOHAMMED AGHA.

Ce site à 4 km. à l’Est du précédent, a été visité et un chantier fut tracé pour une exploration par deux équipes de Segvends. Il fut reconnu que ce tépé présentait la succession des couches depuis l’arabe jusqu’à la poterie peinte et était trop important pour une fouille lointaine difficile à suivre de près.

Tépé Husseinabad et Tépé Bouhallan

Tépé Husseinabad et Tépé Bouhallan, à l’Est de Suse, proches de l’Ab é Diz, ont été visités ; les cultivateurs nous avaient rapporté des fragments de vases peints et des petits animaux de terre cuite, appartenant à la civilisation de Suse I. Nous avons reconnu ces emplacements en vue d’une exploration prochaine.

TEPE CHOQ é ZEMBIL

( pl. XXVIII )

Ce site est à 42 km. au Sud-Est de Suse, sur la rive gauche de l’Ab é Diz, à 7km. au Nord-Est du No. 5, Station provisoire du chemin de fer. L’endroit est assez désert, les villages arabes les plus proches sont à 6 km. au Sud.

Les ruines comportent deux enceintes successives ; l’enceinte intérieure est grossièrement un carré de cent mètres de côté, les angles étant orientés aux ponts cardinaux. La deuxième enceinte ( pl. XXXIII,2 ) en suit trois côtés, grosso modo, à un intervalle de 400m., mais elle s’écarte du côté en regardant le Sud-Est de 800m. de sorte qu’elle apparaît comme un rectangle, aux côtés plus ou moins curvilignes de 1200m. sur 800m., dont la première enceinte n’occupe pas le centre.

Au centre de la deuxième enceinte, s’élève une butte qui domine d’environ 25 mètre le terrain environnant et de 60m. les bords de la rivière. Les deux branches d’une sorte de canal, partant du Nord de la butte, l’enserrent au deux tiers et se dirigent, l’une vers l’angle Sud de la première muraille, l’autre travers celle-ci à une centaine de mètres de l’angle Ouest. Il reste au Sud de la butte, une grande esplanade où nous avons établi des huttes et des tentes et où nous avons commencé d’édifier une maison ( pl. XXXIV, 3 ) .

Le terrain est très sableux ; le sol géologique étant un pli de grès de direction Sud-Est, Nord-Ouest, surmontés de marnes. La rivière est détournée vers l’Est par cette falaise, qu’elle arrive à traverser une dizaine de kilomètres plus bas. La falaise est très profondément ravinée vers la rivière et les débris ont amené le cours d’eau à s’en écarter progressivement.

Nous sommes arrivés le 22 Janvier, et les Travaux ont commencé le 25, d’abord avec 150 ouvriers ; nous les avons activement poussés jusqu’au 15 Février, avec 250 hommes ; le site fut abandonné pour la saison, le 22 Février.

Nous avons d’abord exploré la butte centrale par une tranchée de 4m. de largeur suivant un ravin. À la base nous avons trouvé des briques éboulées, puis, en avançant dans la masse, un mur de briques cuites, d’environ 2m.20 de hauteur ; en arrière de ce mur était un massif de briques crues ; plus haut, nous trouvions un deuxième parement analogue mais moins bien conservé. En suivant le pied du mur inférieur, nous avons trouvé l’angle sud de la construction et un déblaiement à la même altitude , nous donna un deuxième angle. Il semble donc que la butte représente les restes d’une ziggourat. Le sommet très raviné ne nous a montré que des briques crues en place et des fragments de briques cuites éboulés. Nous avons cependant trouvé des morceaux de clinquant d’or, retenus dans les interstices de murs, et des morceaux de clous de fondation en terre cuite qui donnent à croire à l’existence d’un édifice au sommet de la tour. Du haut de celle-ci, l’on a encore une très belle vue sur la campagne. L’éloignement rend difficile l’observation de Suse, que l’on voit très bien à la lorgnette ; des signaux par feux devaient être bien (p.9) visibles et du reste, il y a bien des villes entre Suse et Choq-é-Zembil, pour servir de relais.

Nous n’avons pu achever l’exploration de la Ziggourat ; il est seulement probable que c’était un édifice sur plan carré, mesurant à la base 90 à 100m de côté.

Nous avons ouvert plusieurs chantiers en avant de la face N.O. de la butte ; il nous a paru qu’il fallait s’éloigner d’environ 40m. avant de trouver des restes de construction. Le chantier le plus au Sud, F - partant de l’extrémité d’un ravin, a rencontré un mur de soutènement en briques cuite, présentant comme un angle arrondi, et une galerie dallée entre des murs de briques crues ; elle se prolonge dans une direction Sud-est Nord-ouest, sur une longueur d’environ 25 mètres, en détachant trois courts décrochements vers le Sud-est ; à l’aboutissement de chacun de ceux–ci, nous avons trouvé trois cônes de fondation inscrits sur émail bleu. L’inscription peut se lire Dour Ountash Gal-Sur le dallage était une couche charbonneuse d’une dizaine de centimètres, représentant probablement la trace de la toiture effondrée. Dans ces cendres, nous avons recueilli de très nombreux fragments de perles cylindriques en verre fondu, formées de deux baguettes de couleur différente, blanche et jaune ou noir, tordues ensembles de façon à donner un aspect en spirale à chaque teinte. Ces fragments d’environ dix à quinze millimètres de diamètres avaient une longueur allant jusqu’à plus de 20cm. Nous n’avons pas obtenu une seule perle complète. Plus de six corbeilles ont été remplies de ces fragments. Nous avons trouvé par paires, disposées verticalement sur le sol, une douzaine d’anneaux de cuivre, d’environ 10 cm. De diamètre ; ils avaient conservé des traces de bois dans leur cercle, large de 2 cm. Nous pensons qu’ils servaient à réunir des bois de la charpente. Il a été recueilli, en très mauvais état un beau vase de cuivre ( pl.XXXIII, 5 ) et quatre tablettes inscrites, sémitiques.

Trois chantiers en prolongement, n’ont trouvé que des traces de mur de soutènement ; il a été trouvé par hasard, des fragments d’une grande tablette en terre crue, mêlée à des briques du mur.

En face de ces travaux, de l’autre côté du canal, profond d’environ trois mètres, nous avons ouvert plusieurs chantiers et trouvé des bases de mur avec parfois indication de chambres, d’escaliers ; nous avons trouvé des pierres de meule, des vases de terre cuite. Dans les maçonneries se trouvaient des briques inscrites, mais réparties au hasard et placées sans aucune attention ; il s’agit donc de constructions remaniées.

Un chantier installé sur le bord du canal, du côté de la pyramide regardant le Sud-est, a déblayé un assez grand nombre de pièces longues et étroites ; les murs étaient parfois conservés sur une hauteur de un mètre ; la maçonnerie était cependant négligée, et les briques inscrites réparties au hasard. Nous avons seulement trouvé quelques vases, quelques briques émaillées en terre cuite mais aucun objet, aucun outil, ne restait dans ces ruines.

Vers l’angle N. E. de la première enceinte, nous avons déblayé deux dallages ; nous avons trouvé un moulin à décortiquer le riz, en calcaire blanc et quelques fragments de perles en verre. Entre la première et la deuxième enceinte, nous avons fait quelques sondages ; le plus important, au Sud est, nous a montré des murs, des conduites d’eau ; nous avons trouvé des vases de terre cuite et de fritte, des perles de collier, des poids marqués en pierre, des masses d’armes, des pierres utilisables comme outils, (p.10) quelques objets de cuivre ; dans un pot de terre cuite rouge se trouvaient des ossements d’enfant ave un cachet en cornaline, quelques perles et une pendeloque gravée, en bitume. Tous ces documents étaient jusqu’ici rattachés par nous à l’époque néo-babylonienne ; nous voyons à présent qu’il faut les dater de la fin de l’Elam, ou du moins à partir du VIIIe siècle avant notre ère.

Nous avons exploré plusieurs points des murs d’enceintes ; en quelques points, ils comprenaient des ouvrages de briques cuites ; en particulier, au Nord de la butte, sur la deuxième enceinte, nous avons déblayé un mur de fondation, très bien établi, fermant une brèche entre deux ravins et une construction carrée en plan. La muraille extérieure vers la rivière, est coupée par de nombreuses routes, conduisant à deux sources, et aux passages à gué. Ces routes sont défendues par des ouvrages en briques cuites installés sur les crètes des ravins.

Au bas de la falaise, nous avons observé plusieurs petits tells ; nous y avons trouvé des restes d’occupation arabe et sassanide ; il ne s’en présente pas sur le site lui-même qui a dû être abandonné à la fin de l’Elam, d’une façon définitive. Ce n’est qu’après un assez long intervalle de temps ; alors que la rivière s’était nettement déplacée, qu’il y eût à nouveau des installations sur sa rive droite. Nous avons observé traversant la rivière une crète rocheuse qui devait faciliter la traversée.

La Mission a rapporté deux cents briques inscrites entières et plus d’un millier de fragments ; Les inscriptions sont au nom du roi Untash-Gal, roi d’Anzan et de Suse, prince des Hatemti, et se rapportent à des dédicaces de temples aux divers dieux susiens ; elles sont connues pour la plupart par des exemplaires provenant de Suse ; elles sont toutes écrites en langue anzanite, sauf une seule, sémitique. Elles ont été fabriquées à Choq-é-Zembil même, comme il apparaît de leurs dimensions spéciales et de leur terre beaucoup plus sableuse.

Nous avons parlé plus haut de cônes de fondation en terre cuite ; ce sont des poteries en forme de champignon à large tête ; la tige a une surface rugueuse et spiralée, et présente un trou transverse ; la tête présente une forge ou cannelure et est émaillée en bleu turquoise. L’objet qui a servi de clou de fondation dans quelque cas, pouvait être utilisé comme ornement de muraille comme les briques émaillées dont nous avons trouvé quelques exemplaires pouvaient servir de revêtement décoratif. L’inscription que portent quelques-uns de ces clous est jusqu’à présent le seul indice du nom probable du site dans l’antiquité ; elle peut se lire : Dour Untash Gal, c’est à dire, la forteresse du roi Ountash Gal. La ville de Dour Oundasi, nous est connue par une inscription du roi d’Elam Shilkhak in Shoushinak, qui la mentionne comme situées au voisinage du fleuve KhitKhite et au gué de celui-ci ; ce fleuve a été assimilé à l’Ididé des textes assyriens et à l’Ab é Diz actuelle ; le roi Assyrien Assourbanipal, dans sa campagne contre Khoumbanaldash, roi d’Elam, raconte la prise de Suse, la fuite du roi ennemi vers Dour Undasi ; les ennemis traversent l’Itité et se réfugient dans la montagne ; Assourbanipal pille Dour Undasi et ses environs (Dour Undasima), traverse le fleuve, malgré une crue, prend Banounou (tépé Dehnoh) et se dirige vers la frontière de Khidalou ; il revient ensuite à Dour Undasi, puis à Suse et reprend le chemin de l’Assyrie. L’identification de Dour Untash Gal et de Dour Undasi, sinon certaine est très vraisemblable.

Résultats généraux

L'exploration des environs de Suse nous a permis de constater la grande extension et diffusion de la civilisation dite de Suse I ; nous avons pu rectifier sur quelques points la carte archéologique élaborée en 1935. L'exploration systématique de l'Acropole continuée malgré le peu de volume de ses résultats au point de vue purement acquisition d'objets de vitrines nous a permis pour la période archaïque de faire une constatation toute nouvelle ; nous voulons dire de trouver une relation entre cette civilisation et les suivantes. Nous avons vérifié que l'épaisseur de la couche de Suse I, ne dépasse pas 4m. au Sud de l'Acropole ; que la Couche dite des écuelles grossières a une épaisseur de 5 à 6 m ; la couche suivante qui renferme le début des tablettes proto-élamites a une épaisseur d'environ 5m. avant d'arriver aux premiers vases peints polychromes à peinture peu stable, qui pour nous marquent le XXVIIIe siècle avant notre ère. La couche des écuelles grossières qui renferme les poteries, les outils de pierre, les faucilles de terre cuite, les clous à tête colorée est à dater de 3200 à 3800 avant notre ère. Elle est connue de Telloh, El Obeid et Warka en Mésopotamie. Les couches rencontrées à Djemdet Nasr, près de Kish, et qui renferment des tablettes pictographiques comparables à celles de Suse, correspondent aux couches susiennes datées de 3200 à 2800. La poterie peinte dite de Djemdet Nasr embrasse en réalité les poteries peintes (simples bandes colorées pour le début) depuis 3200 jusqu'au XXVe avt. notre ère. Les fouilles de Tépé Djafferabad, Djowi, Bendebal, montrent des épaisseurs de la couche archaïque aux vases peints plus grandes qu'à Suse ; elles sont supérieures à 6m. A Djafferabad, jusqu'à 3m de profondeur, on trouve la poterie fine de Suse I, mèlée avec une poterie peinte un peu différente, bien connue de Tépé Mouçian. Au-dessous, se rencontre une poterie plus grossière, bien que rappelant cette dernière. A tépé Djowi, la poterie peinte est plus originale ; voisine de celle de Suse, par la pâte et par la technique, différente par les formes et par les décors. À tépé Bendebal, nous avons trouvé les gobelets et les cratères de Suse I, mais non les coupes. La poterie locale présente des points communs avec celle de Djowi mais a aussi des caractères originaux ; l'ensemble des résultats de ces trois sites montre une civilisation identique à celle de Suse I. Il se pourrait que Suse ait été fondée trois cents ans après Djafferabad, mais cela n'est pas encore prouvé.

À tépé Giyan, la couche aux vases peints archaïques était très remaniée ; Mrs. Contenau et Ghirshman ont trouvé que sur ses 9m. d'épaisseur, les trois derniers mètres montraient des fragments plus analogue à Suse I, que le échantillons les plus profonds. Ils ont trouvé au-dessus une céramique qui par ses formes rappelle celle du XXVe siècle de Suse, et qui est accompagnée par les mêmes haches et qu'ils ont rapporté à la même époque. Ils ont cependant recueilli des versoirs de vases et des cachets qui appartiennent à l'époque de 3.500 à 3.200 avant notre ère mais n'en ont pas fait de niveau spécial dans leur coupe de terrains, sans doute parce que ces objets se trouvaient dans des couches remaniées. Pour expliquer la lacune apparente entre les vases complets du XXVe et les vases de Suse I, les fouilleurs ont simplement vieilli les vases du XXVe et les ont attribué à l'époque de Djemdet Nasr, en profitant de la classification arbitraire de ces vases. À tépé (p. 12) Sialq, près de Kashan, les mêmes fouilleurs ont attribué les tablettes proto-élamites à la céramique de 3500 avt ; J.C. alors que ces tablettes n'apparaissent à Suse qu'au-dessus.

En résumé, nous constatons de grandes variations de la poterie peinte archaïque, suivant les différents ateliers sans que nous puissions en conclure nettement à des civilisations différentes.

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L’inventaire des antiquités recueillies a porté sur 397 objets ou lots d’objets, rien que pour Suse, 23 pour Tépé Bendebal, 38 pour Choq é Zembil. Nous avons transporté de Suse à Téhéran 26 caisses d’antiquités et, de Téhéran à Paris, 12 caisses.

Citons parmi les documents les plus intéressants :

Attribués au Musée de



TEHERAN PARIS

Sarcophage parthe – Terre cuite

Coupe peinte sass. – Verre

Figurine héllènist. aragonite

Inscription grecq. Calcaire

Gd. plateau de balance – harpé

Pied de plateau Bitume

Petite main – XXXVe- Do

Vase incis. et peint – XXVe

Vase incisé XXVe

3 Vases peints Do.

Vase peint à la croix de Malte – XXXVe

75 Cylindres et cachets

Lot de poids pierre et hématite

Sarcophage sassanide-T. cuite émail

Petite bouteille sass. Verre.

Tête de fig. héllèn. -Marbre

Fragment de Koudourrou

Gd. plat de bal. – harpé- Cuivre

Tête de bélier Bitume

Avt. train de taureau- XXXVe- Bitume

Vase incisé et peint- XXVe- Terre cui

Frgts. de vase incisé – XXVe- Dito

3 Vases peints Do. Do.

Frgts de gd. Vase peint-XXXVe

75 Cylindres et cachets

Lot de poids pierre et hématite.

Nous avons de plus rapporté pour études 150 tablettes inscrites, dont 50 protoélamites.

D’autre part, nous avons réexpédié à Téhéran une caisse de huit caissons de tablettes, après examen, tri et études.

Le partage des antiquités a eu lieu à Téhéran, le 2 Mai 1936, sous la présidence de Mr. Le Dr. Valiollah Khan Naser, Directeur Général du Ministère de l’Instruction Publique.

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