La collection des estampages de l'Institut Fernand-Courby (Laboratoire HISOMA – Maison de l'Orient et de la Méditerranée) se monte à près de 10.000 pièces. Reflets des recherches de nombreux épigraphistes de cet Institut, ces estampages reproduisent des inscriptions grecques et latines provenant essentiellement de Grèce et du Proche-Orient, deux régions qui constituent, depuis l'origine, les deux axes majeurs des recherches menées à la MOM.

 

LES COLLECTIONS

 

          Estampages inventoriés (6170 documents) :

 

          Grèce continentale :

                    Thessalie (3077 est.)

            Béotie (Fonds Roesch, 1212 est.)

                    Phocide (Delphes) (540 est.)

                    Athènes (18 est.)

 

          Chypre

                    Salamine (168 est.)

 

          Proche-Orient

            Syrie, Liban, Jordanie (1050 est.)

 

          Gaule (75 est.)

 

S'y ajoutent une vingtaine d'estampages d'Asie Mineure (Isaurie) et une dizaine de Failaka (Koweit).

 

          Estampages non inventoriés :

 

‑ Environ 700 estampages, provenant de diverses îles de l'Égée (Amorgos [Fonds Rougemont), Paros [Fonds Vérilhac], Thasos [Fonds Pouilloux]…).

‑ Plusieurs dizaines d'estampages d'inscriptions de Lambèse et Timgad en Algérie (Fonds Marcillet-Jaubert).

‑ Enfin, un nombre encore indéterminé d'estampages constitue le Fonds Homolle : réalisés au début du 20e siècle par Th. HOMOLLE et déposés à l'Institut Fernand-Courby par J. POUILLOUX, ces estampages reproduisent pour la plupart des inscriptions de Delphes, mais tous ne sont pas encore identifiés.

 

 

 

LA NUMÉRISATION

 

          Dans un souci de préservation, mais surtout de diffusion, de ces collections d'estampages, la MOM a récemment entrepris de les numériser. Cette entreprise n'en est qu'à ses débuts et repose essentiellement sur des financements extérieurs : en 2002-2003, 1762 estampages ont ainsi été numérisés, ce qui représente près de 30% de l'ensemble des estampages numérisables c'est-à-dire inventoriés. On s'est attaché à numériser en priorité des collections encore "vivantes", c'est-à-dire nourries par des recherches actuellement en cours au sein du laboratoire HISOMA. Ceci concerne donc trois collections : celles de Thessalie, du Proche-Orient et de Gaule.

 

          Techniquement, la numérisation de ces 1762 estampages a été réalisée sur un scanner Digibook 5600 (I2S) par Fabrice LALIBERTÉ, vacataire recruté sur un contrat de 150 heures, grâce à des crédits alloués par le Fonds National de la Science à la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, dans le cadre de l'Action Concertée Incitative "Numérisation" organisée par le réseau des Maisons des Sciences de l'Homme. Ce scanner a permis une numérisation rapide et d'une qualité moyenne acceptable : plus performant qu'un scanner à plat puisqu'il supprime les problèmes de reflets, répartit mieux l'intensité lumineuse et évite tout risque d'écrasement des estampages, il ne peut bien sûr prétendre égaler la qualité des images obtenues par photographie numérique avec éclairage frisant. Devant le nombre des documents à numériser, nous avons dû faire un choix de moyen terme, étant bien entendu que les estampages d'inscriptions peu lisibles demeurent peu lisibles quelle que soit la technique de numérisation utilisée.

          Après numérisation, les images d'estampages ont été stockées sur un serveur d'images mis en place par le service Image de la MOM.

 

 

LE FONDS THESSALIEN

 

          Cette première diffusion sur le Web ne concerne pour l'instant que le fonds thessalien, et uniquement les 150 premiers numéros du fichier des estampages thessaliens. Nous avons en effet jugé nécessaire de ne diffuser ces images d'estampages que dans la mesure où elles étaient accompagnées d'un certain nombre de renseignements, tant documentaires que scientifiques. Ce cas de figure ne se rencontre pour l'instant que dans les fichiers thessaliens, ce qui explique notre choix.

          Les recherches historiques et épigraphiques menées en Thessalie depuis les années 70 constituent l'un des axes principaux de l'Institut Fernand-Courby, au sein du Laboratoire HISOMA. Or, à l'initiative de Bruno HELLY auquel se sont adjoints ensuite Jean-Claude DECOURT, Gérard LUCAS et Laurence DARMEZIN, ces recherches ont toujours été menées avec le souci de constituer un "pôle" documentaire, exploitable aussi bien à l'intérieur de l'équipe qu'à l'extérieur. C'est ainsi qu'en premier lieu, un système de codage des pierres thessaliennes a été mis en place dès le départ par B. Helly et ses collègues allemands, V. von GRAEVE et C. WOLTERS : chaque pierre a ainsi été pourvue d'un "numéro-code", composé d'un préfixe reprenant les initiales des trois créateurs du système (GHW) et de 5 chiffres (de 00001 à n). Tout renseignement sur telle ou telle pierre (lieu de conservation, n° d'estampage, bibliographie, contenu, etc.), collecté lors de recherches bibliographiques ou de missions sur le terrain, était ensuite noté, dans une sorte de cahier d'inventaire d'abord, puis dans des fichiers informatiques, dès que les techniques informatiques l'ont permis. Souvent incomplets, parfois disparates, ces fichiers ont récemment été rassemblés au sein d'une base de données, actuellement en cours de "nettoyage" et d'uniformisation.

          C'est donc une partie de cette base documentaire qui est aujourd'hui accessible, la partie correspondant aux 150 premiers numéros d'estampages numérisés.

 

DESCRIPTION ET UTILISATION DE LA BASE

 

          La base de données est structurée en trois grandes rubriques :

 

                    ‑ 1) Données concernant les pierres dans les champs suivants :

Code inscription, c'est le numéro de code GHW évoqué ci-dessus ; il se présente sous la forme "GHW + 5 chiffres" (+ éventuellement une lettre majuscule [A, B etc.] dans le cas des pierres portant plusieurs inscriptions) et sert d'identificateur pour les pierres aussi bien que pour les inscriptions.

Lieu de trouvaille = nom moderne de l'endroit (village ou lieu-dit) où la pierre a été trouvée + précisions éventuelles (église, fontaine, maison…). Les toponymes grecs sont transcrits en essayant de respecter la prononciation du grec moderne (e.g. : Ayios Dimitrios ou Ayia Paraskevi (mais Ayioi Anargyroi), Dolichi, Vassiliki [et non "Basilikè"], etc.).

Lieu de conservation = nom du lieu où la pierre est conservée, avec les mêmes règles de transcription que pour les lieux de trouvaille (Elasson, Larissa, Volos…). Pour les grandes villes, le nom du musée est indiqué entre parenthèses : "Paris (Louvre)", "Athènes (Musée national)". On pourra aussi y trouver des indications comme "collection privée" ou "in situ"…

Num. d'inventaire = numéro d'inventaire dans la forme utilisée par le musée concerné : le numéro précédé de la lettre E à Volos (E114), le numéro seul (avant les années 80) ou précédé des lettres grecques ΑΕΜΛ (après 1980) à Larissa…

Attribution = nom de la cité antique à laquelle est attribuée la pierre : plusieurs noms (généralement accompagnés d'un point d'interrogation) peuvent apparaître dans ce champ lorsque l'identification entre site moderne et cité antique est incertaine et controversée.

Type d'objet recense la nature ou la forme du support de l'inscription : on y trouvera donc essentiellement une "typologie" des différentes stèles, mais aussi des mentions comme "plaque de bronze", "lamelle d'or" ou "vase"...

Représentation contient des descriptions succinctes des éléments représentés sur la pierre (peintures et/ou décors).

Ces deux derniers champs sont actuellement en cours d'uniformisation et non consultables.

 

                    ‑ 2) Données concernant les inscriptions dans les champs suivants :

Type de document = nature de l'inscription (affranchissement, décret honorifique, dédicace, épitaphe, etc…).

Contenu = on trouvera dans ce champ des éléments permettant d'identifier l'inscription lorsqu'on ne dispose d'aucune autre information que son contenu lui-même (e.g. : "juges de Milet" pour trouver des informations bibliographiques ou documentaires sur un décret de Larissa pour des juges de Milet / nom du défunt, en majuscules et en grec Unicode [e.g. : ΔΗΜΑΙΝΕΤΑ ΜΑΝΙΓΧΟΥ]) pour les épitaphes.

Date = ce champ, qui contient la date de l'inscription, n'est bien sûr rempli que lorsqu'on dispose d'éléments suffisamment vérifiés (ou reconnus) pour être pris en compte (avec utilisation des abréviations "a.C." [pour ante Christum] et "p.C." [post Christum]), mais on peut aussi y trouver des indications comme "archaïque" ou "stoichédon"…

Les informations bibliographiques ont été "éclatées" en plusieurs champs où sont recensées les différentes publications des inscriptions : les publications les plus communément utilisées sont présentées individuellement, avec des abréviations usuelles ou suffisamment développées pour être immédiatement identifiées :

Arch.Delt. pour Αρχαιολογικόν Δέλτιον (Archaiologikon Deltion)

Arch.Ephem. pour Αρχαιολογική Εφήμερις (Archaiologiki Ephémeris)

Bull. Ep. pour J. et L. Robert, Bulletin Épigraphique, dans Revue des Études Grecques.

IG pour Inscriptiones Graecae

McDevitt renvoie au n° de l'inscription dans A. S. McDevitt, inscriptions from Thessaly. An analytical handlist and bibliography, Hildesheim-New York, 1970.

SEG pour Supplementum Epigraphicum Graecum

 

Le champ Autres publications renvoie, comme son nom l'indique, aux publications non répertoriées ci-dessus. On a généralement choisi d'indiquer ici la publication "de référence" et/ou la plus récente donnant toute la bibliographie antérieure.

Pour les modalités d'interrogation de ces champs bibliographiques, cf. ci-dessous.

 

                    ‑ 3) Données documentaires, concernant le matériel documentaire qui reproduit l'objet original et qui est conservé à la MOM, c'est-à-dire estampages et photographies essentiellement. Dans ces champs, c'est le support de reproduction qui est pris en compte (estampage ou photo), non l'objet lui-même (pierre) ou son contenu (inscription) et l'articulation entre ces différents niveaux se fait par le n° code GHW.

Estampage numéro = tout estampage a un numéro et un seul (TH + 5 chiffres). Par conséquent, si, par exemple, une inscription a été estampée à trois reprises, on trouvera trois numéros d'estampages différents renvoyant à une même inscription, c'est-à-dire un même numéro code GHW.

Nature [de l'estampage] = contient les indications "total", lorsqu'un seul estampage a suffi pour reproduire la totalité de l'inscription, ou "partiel" lorsque plusieurs estampages ont été nécessaires pour reproduire une grande inscription.

Numéro complémentaire = numéros des estampages qui complètent un estampage partiel.

Numéro de double = numéros des estampages (totaux ou partiels) qui reproduisent une même inscription.

Lieu de conservation [de l'estampage] = le plus souvent "Lyon (MOM)", pour indiquer que l'estampage est consultable à l'Institut Fernand-Courby (Laboratoire HISOMA, MOM), mais lorsqu'une localisation d'un autre estampage reproduisant la même inscription est connue, elle est également notée ici (Athènes, EFA ou Berlin, Akademie, par exemple).

 

Le même schéma est utilisé pour les photographies, mais les informations enregistrées sont encore peu nombreuses :

Photographie : oui/non.

Lieu de conservation [de la photo] = soit "Lyon (MOM)" pour les tirages 9x13 N&B, et les négatifs 6x6 (après 1980), conservés dans la salle de documentation thessalienne, soit Berlin (Wolters), pour les négatifs d'avant 1980.

Num. de la photo : renvoie au numéro du négatif de la photo.

 

Le formulaire d'interrogation qui apparaît lors de l'ouverture du site permet d'accéder aux données à partir de certains des champs décrits ci-dessus. Chaque fois que c'était possible, on a choisi d'accompagner ces champs d'un menu déroulant pour permettre d'une part de voir rapidement si la référence recherchée est répertoriée, d'autre part de choisir la référence souhaitée sans s'interroger sur la "syntaxe" utilisée (majuscules/minuscules, virgules/points, espaces, accents, etc.)…

 

En fait, le seul champ interrogeable non accompagné d'un menu déroulant est le champ "Autres publications", du fait de la diversité des informations qu'il contient. Avant toute chose, pour rechercher des informations dans ce champ, on veillera à respecter l'usage des lettres accentuées lorsqu'on cherche une référence en français.

Pour des questions de commodité de classement et de vérification de cohérence, la saisie des données bibliographiques de ce champ est faite de la façon suivante :

‑ pour les ouvrages : Auteur, Titre, pages, n°…

L'interrogation pourra donc se faire sur le nom de l'auteur et/ou sur des mots du titre

e.g.: "Helly, Gonnoi" pour : B. Helly, Gonnoi, Tome II: Les inscriptions, Hakkert, Amsterdam, 1973

‑ pour les revues et ouvrages collectifs : Titre de la revue (abrégé conformément aux abréviations de l'Année Philologique) numéro, année, pages (Auteur).

L'interrogation pourra porter sur une partie de la référence bibliographique ; par exemple pour une référence à BCH 99, 1975, p. 129-144 (Helly) il est possible d'interroger la base avec le critère :

e.g. "BCH 99" ou "BCH 1975"

On notera, en reprenant les deux exemples ci-dessus, qu'une interrogation sur le seul nom "Helly" fournira comme résultat une liste globale des références où le nom de cet auteur apparaît, ouvrages comme articles…

 

Localisation des ouvrages et périodiques :

             Un lien sera prochainement créé avec la base bibliographique FRANTIQ pour localiser les publications citées. On notera cependant que la plupart de ces publications peuvent être consultées à la Bibliothèque de la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, 5 rue Raulin, F – 69007-LYON (www.mom.fr/bibliotheque) ou dans la salle de documentation thessalienne (contact : Laurence.Darmezin@mom.fr).